Situé sur la rive gauche du Dadou, le village de Montdragon est implanté sur la terrasse supérieure du cours d'eau. Sa position stratégique lui conférait un rôle important pour verrouiller la vallée.
Faisant partie de la baronnie de Lombers, Montdragon est mentionné dès le Xème siècle dans le testament de Raimond 1er comte de Rouergue. Au début du XIIIème siècle, cette fortification ou castrum appartenait à Jean de Montfort à ne pas confondre avec Simon de Montfort.
Au sein de cet espace fortifié appelé "fort vieil", la commune était organisée en consulat avec 4 consuls qui succédèrent aux jurats de la fin du XIVème siècle. Au XVème siècle, la communauté se détachera de la châtellerie de Lombers et deviendra un consulat à part entière.
L'agglomération de Montdragon s'est développée autour du castrum implanté sur la falaise. Elle était protégée par un fossé sec et par la "saraduro"(muraille). Cet espace bâti était composé d'une soixantaine "d'hostals" complétés par huit "cambras" (pièces à vivre), deux "obradors" (boutiques) et trois "botigas" (caves à vin) d'après le compoix (ancien cadastre) de 1415.
Les faubourgs de la Séguinié et de la place furent enclos dans une nouvelle muraille au milieu du XVème siècle. La "bastida Novella" nouvellement fortifiée a ainsi doublé sa surface. Les deux portes fortifiées de Saint Barthélémy et de Notre Dame furent construites à la même époque. Dès lors, la communauté était capable de se protéger et de s'administrer. Mais les épidémies provoquées par les cadavres abandonnés lors des guerres faisaient des ravages. Des parfumeurs parcouraient les rues des villages pour assainir l'air ampuanté. En 1591, 1629 et 1747, la peste ravage le pays.
Les consuls avaient notamment en charge la bonne tenue du commerce et la surveillance de l'entretien des murailles périphériques de la cité. Ils veillaient à ce que les échanges respectent les mesures en vigueur.
Au cours des guerres de religion, Montdragon demeura un bastion fidèle au parti catholique et au parti du roi. La proximité de Lombers et de Réalmont, deux villes protestantes conduisit la cité à subir de multiples menaces. En 1568, les protestants incendient le monastère des bénédictines de la Salvetat situé sur le consulat de Montdragon, obligeant les religieuses à se réfugier à l'intérieur de l'enceinte. Souvent assiégé, Montdragon ne fut jamais pris par le parti protestant.
Seule l'ancienne église Saint Blaise construite au milieu du cimetière actuel fut détruite par les protestants en mars-avril 1565. Entre 1583 et 1604, l'église que nous connaissons aujourd'hui sera bâtie au sein de l'enceinte fortifiée pour prévenir toute nouvelle destruction.
L'organisation du fort au XVIIème siècle n'a pas subi d'importantes modifications. En 1876, l'agrandissement de la nef de l'église a permis de découvrir l'existence de plusieurs silos qui permettaient de conserver le grain pendant plusieurs années. Ces silos ainsi que de nombreux fours à pain étaient également présents dans beaucoup d'habitations.
Fiers d'avoir pu retracer une partie de ce passé riche en événements tant sur le plan social qu'architectural, nous vous remercions de l'attention que vous portez à l'histoire de notre village. Toute information dont vous disposeriez (cartes postales, photos, etc) peut nous être utile. Le cas échéant, n'hésitez à nous contacter afin d'enrichir notre documentation.